Des cris et des chants
Des youyous et des tambourins
La nuit n’est plus la nuit
C’est une acclamation plurielle
On danse dans la rue étroite
Les portes ouvertes sur les femmes
Et les balcons assiégés
Le tout est en allégresse
On oublie le froid
On oublie la pluie qui tombe
La fête est à son comble
Et la joie circule partout
Y compris pour les enfants…
***
Peut-être que je suis l’unique spectateur
Qui vit en dehors du temps
Ces festivités ne me disent rien
Quand dans une heure
Le cercle de ces membres
Vont disparaitre de la scène
Que les portes vont se refermées
Que les balcons seront vidés
Que les tam-tams s’oublieront
Que le convoi continuera
À sillonner d’autres artères
Ayant pour cible une maison
Où la fête s’enflammera…
***
Et puis que dire de ces autres
Qui souffrent en silence
De ces enfants aux ventres creux
De ces abris délabrés, ces mansardes
Sans eau courante ni électricité
De ces hordes de marginalisés
Qui vivent à la marge
Et qui par ces temps froids
Par ces nuits pluvieuses
Qui n’ont pas de toits
Que dire de ces alités sans soins
Avec des maladies chroniques
Qui ne font que se lamenter
Ces femmes répudiées
Dans la vie chaotique
Je ne fais que relater
Cette nouvelle échappatoire
Dans l’indifférence des bulletins officiels…