SOUS LES NUES DES PENSÉES – Kacem Loubay

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La nuit m’a refusé ses ténèbres
Le soleil sa lumière
La lune sa clarté
L’homme sa main
La terre son amour
JE ME SENS SEUL
Seul sans, sans amour, sans amitié
Seul dans l’infinité des bras de la nature
Seul dans l’immensité du désert de l’indifférence
Seul dans l’angoisse
Seul dans les cris sans fin vers la barrière céleste
***
Je marche guidé par mes pas tremblants
Butant quotidiennement sur les écueils de la rage
Je tends mes mains vers ces mille et une personnes
On fuit cette main pestiférée
On fuit le vent de mes paroles empoisonnées
Je suis là
Serpentant l’aube et le crépuscule
Foulant difficilement l’hypocrisie humaine
Je brave ma rébellion en m’assenant le coup de grâce
Et je refroidis la flambée de mon cœur
Dans la banquise de la solitude
Et je crie encore
Sous la main fatale qui cherche ma frêle gorge
Mes mains rachitiques serrent effroyablement le verbe
Et la houle qui agonise à mes pas craquelés
Se réveille brusquement et veut m’emporter
Je refuse à mon corps de s’en aller à la dérive
Et en glissant dans l’inconnu
Continuant mille chemins en méandres
Je suis l’impur étranger… !
Conquérant des gerbes de tristesse
Marchant péniblement dans la glace des heures
Tenant entre mes mains tremblantes un poignard
Je défie le monde armé de ce rien entre les mains
Et je chevauche la tempête qui vibre en moi
Je coule déchirant le cadavre des années
De la lame aiguisée de la hantise de mes soupirs
***
J’ai compté le mépris sur les doigts du printemps
J’ai vomi le crachat noir des souvenirs fétides
Les étoiles m’identifient comme l’exilé
Les hommes comme l’impuissant
La terre comme le croque – mort…
***
J’ai lancé mon mépris vers la carrière des hommes tempêtes
Et j’ai essuyé de mes lèvres le sang qui a envahi ma bouche
Le vent du passé qui couve
A remué les cendres froides de ma solitude
La neige a touché les racines de mon être
Et sous son froid je grelotte encore
Mutilé de tout je recule dans le refuge de l’attente
Ouvrant le cercueil des livres
Et tout seul avec les lignes jonchées de signes
Avec les pyramides et les cathédrales
Avec le muezzin et son éternel appel
Avec le vent de l’Islam
Avec le sang rebelle
Avec… et avec… la veilleuse vacillante
Et la dernière étoile qui s’éteint
Avec les héros sur le champ de bataille
Je me réveille… !
Reprends la page d’hier, d’avant – hier, des jours passés
Et sous la ruine lépreuse
Adossé aux rêves qui fleurissent devant mes yeux moroses
J’écris douloureusement l’histoire d’un homme sans Avenir
L’histoire d’un loup solitaire
Parasite du temps perdu
Genèse dénaturée
Foudroyante situation
Délirante asphyxie
Horreur marginale
J’enterre mon deuil
J’enlève mon linceul
Et sous un arbre cadavérique
Je m’étire avec fracas
Et sous la foudre du ciel
J’étale Mon Boulet et Ses Chaînes
ET JE ME LIBÈRE DE TOUT…

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