LE POÈTE NOCTAMBULE – kacem loubay

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…Au-delà du mot il y’a les mots
De l’horizon d’autres horizons
De la vision d’autres visions
Je m’essouffle à parcourir les espaces
Je deviens un vent changeant
Une sombre lumière avide de clarté
Je fais de la broderie
Des fleurs cueillies des prunelles de mes muses…
***

L’ombre qui m’assiste
Plie dans sa flexibilité
Et je tends une main givrée
Où le sel des années
Dépose au fond d’un cœur éteint
Des germes d’un silence habité
Je m’expose dans ma dualité rituelle
Les fragments d’une larme refroidie…
***

Je ne retiens plus rien… !
Et il semble que la voix des jours
Me rappelle le décor d’un mausolée
Ou celui d’un musée ambulant
J’édulcore le contour d’un rêve évanescent
En parcourant les artères des livres
J’y mets entre les pages étiolées
Un simple symbole d’une rose en papier…
***

Nul arôme ne peut persister
Quand de la maison close
Les persiennes refusent les rais du soleil
Et d’un geste d’automate
J’aère les bouquets des vases en terre cuite
Je me remémore la dernière silhouette
Qui par la porte ouverte
Reste à l’ubac de mes yeux éblouis
Et longtemps j’ai perdu la lucidité de la voix
Tellement sa beauté a failli tout bousculer
J’ai cru vivre le vertige des années
De celle qui a quitté mon port
Pour s’embarquer dans l’ailleurs
Dans la frontière des oiseaux immigrés…
***

Le retour de ce vent nostalgique
De cette image qui vivait sur les murs froids
Pour devenir plus ardente dans sa sensualité
Elle sourit de ses feux où le tout s’imprègne
La douceur d’une voix aux accents modulés
Un rire qui fait remuer les parois de mon silence
De cette musicalité longtemps ignorée
Je la redécouvre comme par les nuits lunaires
Nous suivions les échanges lumineux des étoiles
Nous étions très rapprochés dans nos rêves…
***

Une autre déchirure dans une page volante
Un cerf volant échappé des mains de la nuit
Je rejoins un lit où repose un corps absent
Je ferme les yeux de la veilleuse et je m’évanouis… !
***

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