Le confinement a stimulé l’envie de lire des Français, surtout chez les plus jeunes, révèle un sondage Odoxa pour le Syndicat national de l’édition (SNE) publié jeudi.
«Le livre est plébiscité par le public, notamment par les plus jeunes, comme un véritable antidote», a commenté le président de cette organisation professionnelle, Vincent Montagne.
«L’engouement renouvelé des Français pour la lecture (…) est un formidable espoir pour notre métier», a-t-il ajouté à l’occasion des vœux du SNE, retransmis en ligne.
Lors du premier confinement (mars à mai), 30% des Français ont lu plus que d’habitude, et lors du deuxième (octobre-décembre), ils ont été 16%.
Globalement, «33% des Français ont lu plus de livres qu’en temps normal pendant le ou les confinements», résume Odoxa. Par âge, ce sont les 18-24 ans qui ont le plus augmenté le temps consacré aux livres: ils ont été 42% puis 24% à le faire.
Interrogés sur les raisons, les sondés ont cité d’abord «occuper ses journées, lutter contre l’ennui» (43%), puis «se déconnecter de l’actualité» (33%) et «éviter de rester de rester trop longtemps sur les réseaux sociaux» ou sur internet (31%).
Ils sont très majoritairement favorables à ce qu’en cas de nouveau confinement les librairies restent ouvertes (85%) plutôt qu’elles ferment (13%).
«J’espère que nous ne passerons pas un temps inutile à plaider contre la fermeture des librairies», a indiqué M. Montagne lors des voeux de son organisation.
La mauvaise surprise en revanche est que les sondés ignorent en majorité que la loi impose un prix unique du livre, mesure destinée à protéger le secteur de l’édition: 53% d’entre eux pensent que ce prix «peut varier selon les régions, la période de l’année, la conjoncture économique et les détaillants», tandis que 45% répondent qu’il est «le même partout».
Les Français déclarent en moyenne lire 8,4 livres par an, même si la moitié d’entre eux en lit entre zéro et trois.
Le roman domine largement: 45% lisent des romans policiers, 32% des romans contemporains, et 28% des romans fantastiques ou d’aventure. Ensuite seulement viennent les livres pratiques ou de loisirs (26%).
Le sondage a été réalisé, via internet, les 10 et 11 décembre, auprès de 990 personnes représentatives de la population française et âgées de 18 ans et plus.
D’après les estimations préliminaires du SNE, qui à ce stade n’incluent pas les livres électroniques, le chiffre d’affaires du secteur de l’édition a reculé de 2% environ en 2020.
Mais cette baisse globale cache de très fortes variations saisonnières, «qui sont exceptionnelles, et une aberration, en raison d’une succession de confinements et déconfinements», a souligné M. Montagne. Et l’année a été très différente selon les secteurs, avec une bonne conjoncture pour la bande dessinée entre autres, mais des secteurs sinistrés comme celui des guides de voyage.
Par ailleurs, en raison des reports ou annulations de parutions, «on a réduit peut-être de 15% la production éditoriale», selon le président du SNE, ce qui a été fatal à certains titres. «Cette année est une année extrêmement dure pour les auteurs et les créateurs. Il y a l’aspect économique, mais aussi l’aspect psychologique».