AU GRÉ DE NOS PLUMES…À : NISSOIS “Lecouret” – kacem loubay

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…Je ne fais que caresser les mots
Jouer avec la sculpture de l’alphabet
Toute lettre a son propre charme
Et elle s’emboîte souvent aux autres
…C’est la loi de toute langue
***

Je ne peux voir la brise
Ni la toucher de mes mains nues
Mais je peux la voir autrement
Quand elle fait danser les champs de blé
Ou quand elle écrit ses vers
En faisant bercer la page de l’eau
Je vis sous la séduction d’une nymphe
Lorsqu’elle me chuchote : Je suis à toi
Suis-moi au bord de l’étang où le silence règne
Sillonne avec moi le mystère des bosquets
Là où les amoureux frissonnent de passions
…En se confiant le fond d’un cœur enflammé
***

Je refoule des fois le désir des jours
Car pour moi la nuit est une alliée
Elle est mon unique messagère
À qui je conte le passage de mes muses
Quand une page vierge me sourit
Je m’oublie dans la texture des visions
J’esquisse sous le charme du verbe
Le parchemin de toutes les aurores
Et je joins des fois le chant du crépuscule
Une touche d’encre argentée
…Enrobée d’un voile aux contours vermeils
***

Et tout crisse comme sur les feuilles mortes
Aux pieds des arbres dénudés
Mes pas se perdent dans les orées
Et je cherche mon cheminement solitaire
Avant d’atteindre l’unique promontoire
Je jette un regard sur mon monde
Et le fleuve qui partage ma cité
!…Me dit : Continue ta navigation poète de l’ombre
***

De loin le tamtam décide de relever le défi
La rumeur n’est qu’un cumul de sons
Une musique d’une lyre monocorde
Qui des fois baissent le volume de sa fréquence
Et des fois elle s’agite dans l’air
…Comme prise par un vent en délire
***

Je fais sortir les images d’un bloc disparate
Et j’en fais souvent des colliers
Ou des chapelets pour les invités
Je regagne un siège abandonné
Et de là j’écris mes mémoires
…Avant de fermer le coffret de mes voyages
***

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