Les projets de «passeport covid» se multiplient

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Trois initiatives de «carnet jaune électronique de vaccination» liées à Genève sont en préparation. Frappée de plein fouet par le Covid-19, l’industrie du voyage compte dessus pour assurer sa propre survie ainsi que pour faire redémarrer les échanges internationaux.

Des flottes entières d’avions collés au sol. Des hôtels vides. Des agences de voyages à l’agonie. Des centaines de milliers de travailleurs au chômage forcé. Bref, tout un pan de l’économie mondiale est frappé de plein fouet par la pandémie de Covid-19. Rien que pour le voyage aérien, l’Association internationale du transport aérien (IATA) a estimé ses pertes à 118,5 milliards de dollars en 2020, soit une baisse de 60% du chiffre d’affaires par rapport à 2019. Le nombre de passagers a dégringolé de 60% sur la même période.

Pour renverser la vapeur, une nouvelle initiative soutenue par le World Economic Forum à Genève et le Commons Project Foundation (lié à la Rockefeller Foundation) entend mettre en place une plateforme pour garantir la sécurité sanitaire des passagers. Il s’agit du Common Trust Network (CTN) dont l’objectif est de donner aux passagers un accès numérique à leurs informations de santé et leur permettre de se conformer aux exigences de chaque destination.

Le CommonPass, numérique ou en imprimé

Les voyageurs pourront accéder aux informations via un CommonPass, une application sur un portable ou d’autres supports numériques ou encore en papier imprimé avec des codes QR, à présenter dans les aéroports avant de prendre l’avion ou aux services sanitaires dans le pays de destination. Ce «passeport covid virtuel» a déjà été testé par United Airlines et Cathay Pacific. D’autres compagnies aériennes, y compris Swiss, devraient suivre.

Le CommonPass n’est toutefois pas le seul «passeport covid» en développement. Deux autres initiatives, toutes deux genevoises, progressent en parallèle. Le premier – AOK Pass – était présenté en octobre. La Société Générale de Surveillance (SGS), International SOS, entreprise spécialisée en matière de prévention médicale, de soin et de rapatriement de personnel malade ou blessé, la Chambre de commerce international ainsi que l’AOK Pass de Singapour y jouent les premiers rôles. «Notre objectif est de fluidifier le transport aérien, déclare Vincent Subilia, directeur de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève. Il est aussi un instrument pour faire redémarrer les échanges internationaux.» Selon lui, l’AOK Pass n’est qu’une version électronique du carnet jaune de vaccination, sésame indispensable pour entrer dans de nombreux pays, notamment en Afrique.

L’AOK Pass en pleine négociation

L’AOK Pass a déjà franchi la phase expérimentale, notamment sur des lignes aériennes dédiées entre Singapour et Tokyo desservies par Singapore Airlines ainsi qu’entre Rome et Atlanta, par Alitalia et Delta Airlines. Une prochaine ligne pilote devrait être déployée sur un couloir de vols entre Abu Dhabi et le Pakistan. «Nous voulons maintenant passer à la vitesse supérieure, poursuit Vincent Subilia. Nous discutons à présent avec les Etats ou les services para-étatiques pour pouvoir former un couloir «covid free» pour les passagers.» Présent dans de nombreux pays, c’est le géant mondial de la certification SGS qui mène ces négociations.

De son côté, l’IATA, basée à Genève, est aussi à la manœuvre. Dans un premier temps et dans l’attente de vaccins, elle plaidait pour la généralisation de tests pour pouvoir prendre l’avion. Désormais, elle travaille sur son projet de l’IATA Travel Pass. «Notre objectif est simple, dit l’association qui regroupe 290 compagnies aériennes principales dans le monde. Il s’agit de reconnecter la planète en toute sécurité par le biais de notre application mobile.»

L’expérience de l’IATA

L’IATA affirme qu’elle met à contribution son expérience, notamment celle qui consiste à avoir inventé le billet d’avion et la carte d’embarquement électroniques. Dès lors, elle se dit en bonne position pour innover avec un carnet de vaccination électronique contenant les informations sanitaires des passagers. Contrairement au CommonPass qui repose sur une banque de données, l’IATA Travel Pass veut donner la garantie de leur protection. Le passager se ferait tester ou vacciner et c’est lui seul qui détiendrait les informations et les présenterait avant de prendre l’avion ainsi qu’à son arrivée à destination.

Reference : letemps

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