Cessez, messieurs, cet absurde terrorisme
Car les enfants ont peur d’apprendre et de lire
Pour ne pas être obligés un jour de devenir
Des enseignants souffrant de grave racisme
Pour ne pas tomber dans cet étrange cauchemar
D’être entraînés dans les rues , sur les trottoirs
Juste pour avoir dit non à toute injustice
Mon Dieu! Ils subissent ainsi un grand calvaire
Et sont victimes de sadisme et de supplice
Les petits dorénavant craignent cet itinéraire
De ce métier qui devient une malédiction
De ce métier qui mène vers la perdition
De ce métier qui manque de toutes les lois
De ce métier où il n’ y a plus les simples droits
Ah! Ce métier qui jadis était un honneur
Devient aujourd’hui le plus vile des métiers
Ce métier qui inspirait une immense fierté
Il inspire de nos jours la peur et la terreur
Ce métier qui devient de plus en plus répugnant
C’est celui de professeur ou de simple enseignant
Ce métier que les pères ne cessaient d’encourager
Leurs fils de faire, tant il était plein de respect
Ne pouvant prévenir qu’il allait les ravager
Ah! Ce métier honorable n’en a plus l’aspect
Il nous tue maintenant et tient à nous condamner
Parce qu’on a trop réfléchi et trop raisonné
Ce métier qui apprend aux autres la tolérance
Qui apprend l’art de vivre et l’art de lutter
Qui apprend les beaux mots ,les idées et les sens
Se perd dans l’injustice et l’infidélité
A tous ceux qu’il apprend d’être libres et de penser
L’enseignant crie fort mais son cri est insensé
On lui refuse qu’il se révolte ou agisse
Et toutes ses actions sont un tort ou un vice
Il ne doit plus apprendre aux petits que l’art d’être soumis
Et d’embrasser les mains des forts et des ennemis
Quelle histoire on enseigne aux écoles dorénavant
L’esclavage de l’enseignant et son oppression
Tels seront les grands titres de toutes les leçons
Et les sujets des discours dans toutes les maisons
Où les libertés seront rayées et les gloires
Où l’apprentissage aveugle sera sans espoir
Où la bonne réflexion sera un très grand crime
Et la demande des droits un péché fonctionnel
Où pour les mots flatteurs, on fixera une prime
Et celui qui en dira trop sera criminel
Les mots qui sont innocents seront un poison
Et une contravention qui mènera en prison
Ah! Tous ceux qui combattront pour la liberté
Manqueront d’air frais et de toute dignité
Les enfants auront peur avec tout ce qui se passe
De lire quelque livre ou d’aller en classe
Quel avenir,messieurs, prépare – t- on pour nos enfants
Dans les années à venir et même dans les cent ans