Apprendre à vivre – Kacem Loubay

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De nouveau j’oscille
Je ne suis nullement un roseau
Aux bords d’un ruisseau
Mon corps n’a plus
Cette flexibilité de l’enfance
Je vis de et dans la raideur
Tout devient comme du béton armé
Même mes membres perdent
Des lubrifications des engrenages
Ces liquides intérieures
Qui permettent de faciliter
Tous les autres systèmes
De la psychomotricité..
***
Que dire des autres organes
Qui du jour au lendemain
Et au fil des années
Manquent de toute souplesse
Les yeux n’ont plus
La même acuité visuelle
Mes oreilles jouent à la trompette
Ou un sifflement continuel
On accuse ces veinules
Par les acoustiques
Les mains vivent
Entre le chaud et le froid
Les doigts comme fourbus
À force de jouer sur le clavier
D’un temps qui s’en va en solo
Avant de chercher un peu de chaleur..
***
Même mon esprit semble couvert
D’une membrane d’ouate
Je cherche les mots
Et je tombe sur des monticules
De maux à la racine nerveuse
Je dois m’acclimater
M’adapter à tous les changements
Je dois toujours accepter ces négations
Et ne chercher à travers l’heure
Qu’une grande source de patiences..
***
Je refuse tous les symptômes
De cet vieillissement précoce
Rien ne sert de courir
Rien ne sert de plonger
Dans le tunnel du passé
On doit vivre au jour le jour
Au soir le soir
Chaque moment qui passe
Peut nous inciter
À voir les pages du ciel

Ou du firmament
Car au fond de nous
Le sang irrigue chaque veine
Ce qui nous permet de voir loin
Jusqu’au jour où la machine s’arrête
Et pas moyen de trouver de rechanges..

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